A |
Argile : n.f. du latin
argilla, emprunt probable au grec argillos
(probablement apparenté à argos “d'une
blancheur éclatante”). D'abord noté argille
(1190) puis argile (v.1290), le mot désigne,
comme en latin, une terre imperméable et plastique,
appelée aussi glaise. |
B |
Barbotine : n.f. (1532)
désignait une variété d'absinthe à
pouvoir vermifuge. Le mot a été réformé
(1789) pour désigner une pâte de porcelaine délayée
à consistance de bouillie claire avec de l'eau servant
à fixer les éléments rapportés.
Par métonymie, il désigne la porcelaine ainsi
fabriquée (1888). D'origine incertaine, le mot serait
issu de l'ancien français borbeter “patauger
dans l'eau ou dans la boue” (v.1220). |
Biscuit : n.m. soudure
de bis cuit (1538), d'après l'ancien français
bescuit “cuit deux fois” (v.1112). Le
mot a désigné un pain cuit deux fois, en une
mince galette, dont on faisait provision pour les longs voyages
en mer (biscuit de mer). Le successeur de ce biscuit
est le biscuit de soldat, séché et
réduit en galettes, qui remplaça le pain de
munition pour les soldats en 1792. Le mot désigne la
pâte du potier avant que la couverte y soit appliquée
(1751), et surtout pour une porcelaine blanche non émaillée,
ainsi nommée (1798) non pas pour une double cuisson,
mais parce que la matière, poreuse, a été
comparée à du biscuit de soldat. Biscuité
adj. se dit d'une porcelaine ayant subi une cuisson spéciale
(1867). |
C |
Céladon : n.m. est tiré
(1617) du nom d'un personnage de l'Astrée,
roman pastoral d'Honoré d'Urfé (1607), amant
délicat et passionné dont le costume de berger
était agrémenté de rubans verts. Le nom
de ce héros est repris par allusion littéraire
au latin Celadon, nom d'un guerrier dans les Métamorphoses
d'Ovide. Le mot latin est calqué du grec Keladôn,
proprement “le retentissant”. En référence
à la couleur des rubans du costume du berger Céladon,
le mot exprime une nuance de vert tendre, s'employant comme
nom d'une porcelaine de cette couleur. |
Céramique : adj.
et n.f. est un emprunt tardif (1806) au grec keramikos
“d'argile”, de keramos “terre à
potier” qui, par métonymie, désigne divers
objets en terre. Céramique a pour premier
sens “art de façonner et de cuire l'argile”
et se rapporte à la fois à l'artisanat et au
métier d'art. Par métonymie, le mot désigne
la matière obtenue après cuisson et les objets
de cette matière. |
Cobalt : n.m. est emprunté
(av.1564) à l'allemand Kobalt, Kobolt
“minerai gris clair” (1526), tiré de Kobold,
nom propre d'un lutin malicieux hantant les anciennes mines
et qui avait la réputation de voler le minerai d'argent
pour le remplacer par ce minerai, alors jugé inutilisable. |
Colombin : n.m. attesté
tardivement (1844) est d'origine obscure. Si l'on admet que
le mot a été créé dans la langage
de la poterie et de la céramique, il pourrait être
dérivé de colombe “poutre de
colombage” avec suffixe in, et le sens propre
serait “rouleau, moulure à la base d'une colonne”.
Ce terme de poterie désigne un long rouleau de pâte
molle servant à fabriquer des poteries sans employer
le tour. |
D |
Gourd : adj. réfection
(v.1160) de gurt (v.1112), est issu du latin gurdus
“lourdaud, grossier”, puis en gallo-roman “immobilisé
par le froid”, le mot latin étant d'origine ibère
gordo “gros, bien nourri”. Le mot gourd
s'applique à ce qui est engourdi (v.1160). Engourdir
v.tr. signifie (v.1260) “priver en partie de sa mobilité”,
d'où (1555) “mettre dans un état de ralentissement”.
Dégourdir v.tr. s'emploie au sens
de “chauffer légèrement” (1694).
Il a produit le terme technique Dégourdi
n.m. “pièce de céramique soumise à
une première cuisson” (1782) et “cuisson
légère pour ôter l'excès d'eau
dans une pâte de porcelaine” (1844). Dégourdir
a signifié “manger vite et goulûment”
(v.1150) jusqu'au milieu du XVIIIe s. |
Dolomie ou Dolomite
: n.f. terme de minéralogie, a été
créé sous la forme dolomie (1792) à
partir du nom du naturaliste français Déodat
de Dolomieu (1750-1801) qui découvrit cette roche.
Au moyen du suffixe ite, on a formé dolomite
(1838). |
E |
Email : n.m. d'abord esmal
(v.1140), puis email (1158-1179), apparaît
sous esmail (1260). Le mot est l'aboutissement du
francique smalt, restitué par l'ancien haut
allemand smelzan “fondre”. Email
désigne dès les premiers textes un vernis obtenu
par vitrification destiné à recouvrir le métal,
la céramique et qui, après avoir été
porté à une certaine température et fondu,
se solidifie. |
Estamper : v.tr. est issu
(1225) du francique stampôn “fouler,
plier”, s'est employé en ancien et moyen français
au sens de “broyer, écraser”, signifie
(1392) “marquer d'une impression à l'aide d'une
empreinte”. |
F |
Faïence : n.f. qui
apparaît (1532) dans terre de fayence, est
une adaptation de Faenza, nom d'une ville italienne
proche de Ravenne, célèbre pour ses poteries
émaillées; on relève les formes faenze
(1589), faiance (1642) avant la graphie moderne (fin
XVIIe s.). L'italien utilise maiolica, emprunté
sous la forme majolique. |
Feldspath : n.m. est un
emprunt (1773) à l'allemand Feldspath, proprement
“spath des champs”. Le mot est composé
de Feld “champ” et de Spath,
nom générique des minéraux à texture
en lamelles. |
G |
Girelle : n.f. est formé
à partir du verbe girer “tourner sur
soi-même” (1265), emprunt au bas latin gyrare
“faire tourner en rond, tourner”, dérivé
de gyrus. Plateau supérieur de la roue du
potier. |
Glaçure : n.f.
terme de céramique (1844), est une adaptation de l'allemand
Glasur (1771) “vernis de la porcelaine”,
de Glas “verre” et suffixe ur.
Glasur est traduit par couverte. |
Glaise : n.f. d'origine
gauloise, apparaît (fin IXe s.) mais aussi avec les
graphies glise (v.1165), gloise (v.1175),
glase (1393). Glaise “terre grasse
compacte”, spécialement employée dans
la fabrication de poteries, s'emploie dans terre glaise
(v.1300), altéré au XVIe s. (1549) en terre
glisse. |
Grès : n.m. est
issu (1176-1181) du francique greot “sable,
gravier”, reconstitué à partir du moyen
néerlandais griet “sable grossier, gravier”
et de l'ancien haut allemand griez “sable”.
Grès semble signifier d'abord “bloc
de pierre” et prend (v.1223) sa valeur moderne. Il désigne
spécialement (1330) une terre glaise mêlée
de sable fin utilisée pour faire des poteries et, par
métonymie (1837), une poterie de grès. |
Guillocher : v.tr. apparu
au participe passé au milieu du XVIe s., représenterait
un emprunt modifié à l'italien du Nord ghiocciare
“goutter” (attesté en 1585), a dû
signifier “orner de lignes entrelacées”.
Guillocher “orner de traits gravés en
creux et entrecroisés” a fourni Guillochis
n.m. (1555) “ensemble de traits guillochés”,
Guillochage n.m. (1765). |
|
|
K |
Kaolin : n.m. d'abord
écrit kao-lin (1712), réuni en kaolin
(1739), est emprunté au chinois kao ling,
composé de kao “haut” et ling
“colline”, nom donné à des régions
où l'on extrayait une argile blanche, puis cette argile.
Le mot désigne une argile réfractaire et friable,
de couleur blanche, utilisée en particulier dans la
fabrication de la porcelaine (d'où son appellation
terre à porcelaine). |
M |
Majolique : n.f. relevé
dans la traduction d'un ouvrage italien lui-même traduit
de l'arabe, sous la forme maiolique (1556), est emprunté
à l'italien maiolica “céramique
émaillée” (XVe s.), attesté
antérieurement en latin médiéval sous
la forme Majolica (1368). Ce mot est l'altération
de Majorica, nom de l'île de Majorque,
car l'Italie centrale importa la technique de cette faïence
de Majorque, où les autochtones la tenaient des arabes.
On trouve dès le XVe s. (1447) l'expression platz
de terre de Mailloresque. Le mot, aussi écrit
maïolique jusqu'au XIXe s., désigne une faïence
italienne de l'époque de la Renaissance, recouverte
d'une glaçure à l'étain. |
Mandrin : n.m. est emprunté
(1676) à l'occitan mandrin “tige de
fer, poinçon de serrurier, instrument de tourneur”,
lui-même dérivé de l'ancien provençal
mandre “pivot, tourillon” (1389) et “outil
servant à percer” (1403). Le mot désigne
un poinçon pour percer le fer; par la suite, il s'applique
à d'autres outils de forme cylindrique. |
Marché : n.m., d'abord
marched (v.980), puis marchié (1155)
ou marcié (1160), enfin marché
(XVe s.), est issu du latin mercatus au sens
abstrait de “transaction commerciale” et au sens
concret de “lieu où s'effectuent ces transactions”.
Celui-ci est dérivé de merx, mercis
“marchandise” et, dans la langue familière
“chose, affaire”. Marché désigne
initialement une réunion de vendeurs et d'acheteurs
dans un lieu où se débitent denrées et
marchandises, marché de potiers. |
Mirette : n.f. est le
diminutif de mire (1903) et désigne un dispositif
servant pour le nivellement. |
O |
Oxyde : n.m. est formé
sur le grec oxus pris avec le sens d' “acide”.
Oxide (1787), puis oxyde (1801). |
P |
Porcelaine : n.f. semble
être employé pour la première fois dans
Le Livre de Marco Polo (1298), est emprunté
à l'italien porcellana qui devait être
utilisé avec les deux sens “mollusque logé
dans un coquillage univalve” et “céramique
fine et dure”. Porcellana est dérivé
de porcella “truie” parce que le coquillage
était comparé à une vulve de truie. Le
second sens vient d'une comparaison entre la matière
et le coquillage, qui ont en commun le même aspect brillant
et poli. |
Pot : n.m. qui correspond
au bas allemand et au néerlandais pot, est
probablement issu (1120) d'un radical préceltique pott
exprimant peut-être à l'origine la rondeur, ce
qui autoriserait un rapprochement avec pote, potelé.
Pot désigne concrètement un récipient
de ménage destiné à contenir liquides
et aliments (v.1155). Potier n. (v.1120)
est attesté indirectement dès 1086 dans un texte
latin, sous la forme du pluriel poters, et signifie
“personne fabriquant et vendant des poteries, surtout
en terre cuite”. Poterie n.f. (1260)
désigne la fabrication d'objets façonnés
dans une pâte argileuse et cuits au four et, plus couramment,
la fabrication des objets en céramique non vitrifiée;
une poterie désigne un objet ainsi fabriqué
(1337). En technique, poterie désigne les
récipients de ménage en métal faits d'une
seule pièce (1765) et un tuyau en terre cuite pour
l'évacuation des fumées ou l'évacuation
des eaux usées (1832). Potiche n.m.
ne s'est pas maintenu avec son sens ancien (1740) de “pot
dans lequel les boucaniers expédient les saindoux”;
il s'est spécialisé en arts décoratifs
pour un vase en porcelaine de Chine ou du Japon (1832). |
Q |
Quartz : n.m. d'abord
quertz (1729), corrigé en quartz
(1749), est emprunté à l'allemand Quarz,
employé en moyen haut allemand (XIVe s.) comme
terme spécialisé des mines de Bohème.
Minéral siliceux. |
R |
Rutile : n.m. repris savamment
(1821) de l'allemand Rutil, mot formé (1800)
d'après le latin rutilus “roux, éclatant,
ardent comme l'or ou le feu”, est un terme de chimie
désignant une variété de dioxyde de titane
qui est parfois d'un rouge brun. |
S |
Sigillaire : adj. et n.f.
est, soit un dérivé savant (1456) du latin sigillum
“petite image, statuette” et “sceau”,
dérivé de signum “signe”,
soit un emprunt à un dérivé de sigillum,
le bas latin sigillarius “fabricant de cachets”.
Sigillé adj. est la francisation du
latin sigillatus “orné de figures, de
reliefs”, “ciselé”, apparaît
(v.1350) dans terre sigillée “terre
ocreuse employée en médecine et vendue en pains
marqués du sceau du souverain”. L'adjectif s'applique
aujourd'hui (1501) à ce qui est marqué d'un
sceau. En archéologie, céramique sigillée
(1935) ou sigillée n.f. désigne un
vase en terre cuite décoré ou signé avec
des poinçons ou des sceaux. |
Silice : n.f. est emprunté
(1787) au latin siliceus “de silex”,
dérivé de silex “caillou, silex”. |
T |
Test ou Têt
: n.m. est issu (1130) du latin testum “couvercle
de pot en terre” et “vase de terre”. La
forme têt apparaît au XVIIe s. (1671).
Le mot a désigné en français un débris
de vaisselle, encore répertorié en 1759. Tesson
n.m. est dérivé de l'ancien pluriel tez,
tes (1283) avec son sens usuel de “débris
de vaisselle, de bouteille cassée”. |
Tournasser : v. (v.1550)
réservé à un usage régional ou
technique (1756), a produit Tournassin n.m.
et Tournasin (1765). Tournasser à
l'aide d'une mirette. |
Tourner : v. (XIIe s.),
d'abord torner (v.980), est issu du latin classique
tornare, et dérivé de tornus
“tour”, “façonner au tour”
d'où “arrondir”. Le verbe signifie “faire
mouvoir autour d'un axe” (v.1170) et se spécialise
au sens de “travailler au tour” (XIIIe s.).
Tourneur, euse n. (1234)
“ouvrier qui travaille au tour”. Tournage
n.m. (1501, tournaige) s'est spécialisé
tard pour l'action de façonner au tour (1842). |
V |
Vanadium : n.m. est emprunté
(av.1842) au latin scientifique vanadium (1830) forgé
a partir de Vanadis, nom latin de la divinité
scandinave Freyja. Le mot désigne un métal antérieurement
nommé erythronium (1801). |
Vernis : n.m. est une
adaptation (v.1265; verniz, v.1131), par l'intermédiaire
de l'italien vernice, du latin médiéval
veronice (IXe s.) “résine odoriférante,
sandaraque”, emprunté au grec tardif beronikê
(1er s.), prononcé veronikê. Le
mot est une variante de berenikê, soit du nom
de la reine Bérénice, soit de celui de la ville
de Cyrénaïque, Berenikê, où
l'on aurait produit cette résine. Le mot désigne
d'abord la solution dans un solvant d'une matière résineuse,
qui laisse sur le corps où on l'applique une pellicule
unie, servant à le décorer ou à le protéger,
puis spécialement (1600) l'enduit vitrifié dont
on recouvre la poterie, la porcelaine. Le dérivé
Vernisser v.tr. s'emploie (XIIe s.)
à propos d'une poterie, d'une faïence, et par
extension (fin XIXe s.) pour “faire briller avec
éclat”. Vernissé adj.
terre vernissée. |
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